En 1948, la vie de Sergej Eisenstein, de D.W. Griffith et de bien d’autres a pris fin. Cette année, 70 ans plus tard, la protection du droit d’auteur sur leur œuvre expire. Les voici tombées dans le domaine public, disponibles à toutes les réinventions. Le Nova, en collaboration avec les asbl Plus-tôt Te laat et Constant, célèbrent cette résurrection en vous proposant un programme ludique autour de certains films. C’est l’occasion de leur redonner vie grâce à la liberté de les utiliser, copier, interpréter, reproduire... Au programme Griffith, Eisenstein et tout ce que vous voudrez y apporter lors de la "projection collaborative".
Samedi 20/04 au Cinema Nova
Projection Collaborative
20.04 > 19:00
Des films dans le domaine public ? Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Qu’on peut désormais faire des projections publiques sans s’inquiéter des droits d’auteurs et manipuler les images à sa guise, faire des re-montages, des collages, des sur-impressions et même des installations… Alors fonçons ! Cette séance publique sera l’occasion de montrer vos "re-créations". Une seule contrainte, la durée : de 1 à 5 minutes. Vous trouverez quelques films à triturer sur le lien indiqué plus bas (en plus de ce que vous glanerez de votre côté). Envoyez tout à l’adresse mail ci-dessous avant le 13 avril svp !
Mariette : mariette@collectifs.net
Materiel numérique : https://frama.link/pdd2019
OSILASI / Eisenstein
20.04 > 21:00
Chant, boîte à bourdon, batterie minimaliste (toms, cymbale bricolée), harpe préparée amplifiée, archet en cuir motorisé, métallophone indonésien, bouts de métaux écrasés, dispositif électronique, c’est la panoplie déployée par ce nouveau duo composé de Léa Roger (Guili Guili Goulag/Félon) et de Célia Jankowski (Vitas Guerulaïtis/Flies Rattle/collectif H.A.K.). Influencé autant par les musiques traditionnelles que par les musiques expérimentales, OSILASI crée une narration aux contours extensibles, en jouant sur les dynamiques sonores, les décalages rythmiques et la modulation dans la répétition. Leur musique oscille entre intériorité et physicalité, toujours en tension, toujours sur le fil.
Birth of a Nation
21.04 > 19:00
Griffith, homme du Sud avec une vision idoine de l’Histoire, signe ici un film d’exploitation, roublard, d’après le roman de Thomas Dixon Jr, qui finance en partie le film ! Pari réussi, puisqu’à la diffusion de "Naissance d’une Nation", le Klu Klux Klan moribond de l’époque renaît de ses cendres, et une partie du public noir, émue et dégoutée, provoquera des attentats contre des salles.
Sebastien Demeffe et Guillaume Maupin avaient concocté une bande son à ce film pour le Nova en 2016, à partir de leur collection de vinyls et de quelques autres documents. Entre temps, Griezmann et son "blackface", mais aussi les Zwarte Piet, font polémique, et Trump a vraiment été élu (avec des collaborateurs et des arguments proches des thèses racistes du film) et il n’a pas été foutu de condamner les violences de l’Alt Right à Charleston !
Les deux musiciens ont enrichi leur travail, refusant à Griffith le dernier mot, mettant en perspective la naissance d’une nation musicale, où le mythe d’une musique distinctement noire et blanche est battue en brèche, alors que se construit une musique américaine. D’un œil goguenard et habité, l’Afrique musicale raconte, commente et prend possession ce chef d’œuvre inspiré mais salement partial.
Un entracte est prévu à la moitié du film