Ce 12 octobre, le local squatté par ASCII à Amsterdam a été expulsé par la police, après un an et demie d’occupation. Le collectif y proposait quotidiennement un accès gratuit à Internet, ainsi que des ateliers d’initiation et autres échanges de savoirs informatiques réguliers.
Depuis 5 ans, ASCII s’active sur le front de la résistance digitale.Partie prenante du mouvement squat & activiste amsteldamois, ASCII occupe des espaces laissés à l’abandon pour y créer cybercafés et ateliers, y mener des expériences à base de logiciels libres et de matériels récupérés, et soutient diverses initiatives de résistance politique en leur fournissant une expertise technique.
Durant le mois précédent l’expulsion, ASCII avait organisé une série d’ateliers, tantôt d’initiation à l’installation de GNU/Linux, tantôt de (dé)montage d’ordinateurs, mettant à disposition des visiteurs et visiteuses le stock de pièces dépareillées restant après le déménagement.
L’amoncellement de matériel obsolète avait alors stimulé les envies les plus farfelues, certain-e-s se lançant officiellement dans la construction du "cluster le plus lent du monde" (un ’cluster’ étant un super-ordinateur, constitué de plusieurs machines mettant en commun leur puissance de calcul).
Pour plus d’informations sur ASCII et ses projets : http://a.scii.nl/
Les occupant-e-s avaient installé une webcam à l’intérieur permettant de suivre l’expulsion, dont les images sont disponibles sur http://squat.net/asciicam/
D’autres photos de l’expulsion se trouvent sur indymedia.nl : http://indymedia.nl/nl/2004/10/22137.shtml
Communiqué d’ASCII du 12 octobre 2004
Ci-dessous, traduction d’un communiqué d’ASCII, envoyé le matin du 12
octobre, alors que l’expulsion suivait son cours (l’original en anglais
se trouve ici : http://indymedia.nl/nl/2004/10/22178.shtml) :
Le squat d’ASCII, espace de libre-accès à Internet animé par des hackers et activistes à Amsterdam, se fait actuellement expulser par la police.
ASCII a été mis en place grâce au recyclage de vieux ordinateurs et à l’utilisation de logiciels libres (GNU GPL), afin de permettre un meilleur accès à la technologie à la population. ASCII est un collectif de libres-penseurs autonomes, de techniciens et hackers politisés, de développeurs de logiciels libres.
L’emplacement actuel de ASCII, Kinkerstraat 92, n’est pas le premier ni le dernier espace au sein duquel des hackers luttent pour échapper aux agendas mercantiles de ceux qui spéculent sur la technologie et sur son accessibilité.
Le droit de communiquer est un bien commun, et du logiciel l’implémente !
Montrons maintenant notre solidarité avec ASCII, car le logiciel libre a
besoin d’un /home !
Prenons conscience du fait que cette action mineure s’inscrit dans une plus large vague de répression opérée par les régimes des pays Ouest de l’OTAN. La récente perquisition du FBI sur les serveurs d’Indymedia est un dangereux signal de l’actuelle mise en danger de la liberté d’expression. À l’heure d’aujourd’hui, aucune raison légale précise n’a été donnée pour justifier cet acte de censure affectant plus de 20 pays.
Mais en ce qui nous concerne, la motivation est claire : le régime capitaliste mené à ses conséquences les plus extrêmes révèle alors sa violence intrinsèque ainsi que ses logiques de dissimulation, par la mise sous silence des voix critiques s’élevant contre lui.
Nous continuerons de lutter pour le droit de penser différemment, d’agir différemment et de programmer différemment, d’une autre manière que celle que les multinationales et autres gouvernements fascistes tentent de nous imposer.
Nous compilerons nos dernières lignes de code source sur les barricades, si nécessaire.
En solidarité avec tou-te-s ceux/celles qui résistent,
ASCII Amsterdam Subversive Center for Information Interchange
http://squat.net/ascii - http://scii.nl